C’est un spectacle jeune public (à partir de 7 ans). Un conte. La Belle au bois dormant. Connu de tous, mais une voix nous en redonne le récit au fil de l’action. Franchement, comment faire plus carré ? Su et balisé. Sauf. Sauf que déjà à la source, il en est deux versions. Bien distinctes. Celle des frères Grimm. Celle de Charles Perrault. Il est déjà coutume d’en donner des mix, des hybridations, d’assez libres versions. C’est intéressant. Inspirant. Emmanuelle Vo-Dinh en fait le ressort même de sa propre interprétation chorégraphique.
Entre danse et théâtre, Belles et bois engage quatre interprètes, d’abord dans la version Grimm. Puis Perrault. Mais comment ne pas céder à la tentation d’une troisième, qui conjuguerait les deux ? D’essais avec malice et imagination, en découle une quatrième. Et jusqu’à huit versions. Serait-ce un sacrilège ? Non : une ode scénique à l’interprétation, quand on sait que les enfants — veinards ! — n’ont aucun problème à faire fi de la réalité, se régaler de tout essayer.
Belles et bois déchaîne un tourbillon d’ouvertures et de variations, qui n’oublie pas de se faire magnifiquement onirique, notamment par la magie des marionnettes qui viennent le visiter.