Les Rendez vous de PHILOPOP, émission du 29 décembre 2019.
L'Homme est-il une exception ?
Réflexion à partir de l'ouvrage de Philippe Descola, Par delà nature et culture (paru en 2005 chez Gallimard)
Introduction :
Y a-t-il une frontière absolue entre l'humain et le non-humain que justifie l'opposition entre nature et culture ?
1- Cette opposition est relativement récente dans l'histoire de la pensée occidentale
Descola se propose de faire « une esquisse généalogique » du « grand partage » qui conduit l'Homme occidental à se séparer des autres êtres vivants : l'émergence de l'idée de nature
2- Cette opposition n'existe pas dans le cadre des conceptions « animiste » (exemple des Indiens Achuar) et « totémiste » (exemple des Aborigènes d'Australie)
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la conception animiste des Indiens Achuar : les animaux et les plantes sont comme des personnes
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la conception totémiste des Aborigènes : hommes, animaux et plantes font partie du même groupe totémique s'ils partagent des qualités morales et physiques similaires
3- L'opposition entre nature et culture est relative à la culture occidentale ; elle n'est qu'une des quatre manières possibles d'ordonner et de classer les êtres
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L'homme se perçoit comme une unité de corps et d'esprit et identifie les autres êtres à partir de ce qu'il perçoit de lui-même par analogie
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Dans l'animisme, les hommes sont semblables par l'esprit et différents par le corps, contrairement à notre conception pour laquelle ils sont différents par l'esprit (les hommes en ont un, les bêtes n'en ont pas) et assez semblables sur le plan physique
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Un paradoxe : la critique de l'usage ethnocentrique que fait l'Occident de l'opposition nature / culture, ne peut se faire que sur la base de son usage méthodique. En ordonnant à sa façon les êtres, la culture occidentale n'exprime qu'une manière d'ordonner la nature.
Conclusion : l'intérêt moral et politique de cette réflexion
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