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Le Haut-Parleurs des Havrais•es

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Polémix et la Voix Off - Manif’Action – Samedi 20 Juillet 2024 – La Rochelle – Tout le monde déteste La Pallice !

Samedi 20 Juillet – A l’appel de Bassines Non Merci, des Soulèvements de la terre et de bien d’autres collectifs, près de 15 000 manifestantes et manifestants se retrouvent à La Rochelle.

ATTAC, le NPALFI … sont aussi là.

Objectif : Le port de la Pallice. Historiquement : Un port négrier et colonial. Qui reste aujourd’hui un port colonial et un rouage de l’agro-industrie.

Le maïs cultivé en France de façon mortifère, et destiné au marché mondial, part de ce port, où rentrent aussi des poisons chimiques agro-industriels …

Notre série Village de l’eau est en écoute ici.


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les Rendez-vous de Philopop - Mauvaise foi, mensonge, inconscient

Les Rendez-vous de PHILOPOP- émission du 9-03-2025

Mauvaise foi, mensonge, inconscient

Comment comprendre qu'on choisisse de ne pas vouloir savoir ce qu'on sait ?

Lecture du 2ème chapitre de la 1ère partie de l'Etre et le Néant de JP Sartre (1943) consacrée à la "mauvaise foi"

La mauvaise foi n'est pas le mensonge (ni la duplicité) par lequel on dissimule à autrui ce qu'on pense être la vérité, mais elle est mensonge à soi. A vrai dire, se mentir à soi-même, ce n'est pas mentir, c'est se faire croire ce qu'on sait être faux. La mauvaise foi est une "foi". Comment rendre compte de cette énigme ?

1- L'énigme de la mauvaise foi

a- L'homme de mauvaise foi ne simule ni ne dissimule (il saurait sinon qu'il simule ou dissimule); mais il croit à ce qu'il dit et il croit dire ce qu'il croit, alors même qu'il n'y croit pas vraiment. Comment expliquer une telle ambiguïté? Et comment peut-on se cacher la vérité si on sait ce que l'on doit se cacher ?

b- Pour comprendre une telle énigme, il ne faut pas en rester à une description psychologique, il faut analyser les conditions de possibilité de la mauvaise foi et s'interroger sur la conscience qui est à sa source.

c- Examen de la conscience dont l'activité constitue la réalité humaine et fait que l'homme ne peut jamais réduire son être à l'identité figée d'une chose. La structure paradoxale de la conscience : elle n'est pas un être qui demeure ce qu'il est mais un "être qui est ce qu'il n'est pas et n'est pas ce qu'il est".

2- Mauvaise foi et mensonge

a- Si le mensonge présuppose la dualité du trompeur et du trompé, comment le mensonge à soi est-il possible alors qu'il exclut cette dualité (c'est la même conscience qui trompe et est trompée)?

b- Une solution pour échapper à cette difficulté: réintroduire la dualité du trompeur et du trompé par l'hypothèse d'un inconscient psychique (Freud)

- L' hypothèse d'une censure qui empêche les représentations inconscientes de pénétrer dans la conscience ou qui ne les laisse passer qu'au prix d'un déguisement qui les rend méconnaissables (exemple des phobies; des lapsus, des actes manqués, des rêves, des symptômes névrotiques). L'inconscient intervient ainsi comme une cause séparée de la conscience qui produit en elle des manifestations qu'elle ne peut saisir, jouant le rôle du trompeur à l'encontre de la conscience trompée.

- Critique du caractère contradictoire de l'idée de censure : comment parler d'un mécanisme inconscient de censure qui, pour choisir les désirs qu'il refoule, doit se les représenter ? Abandon de l'hypothèse de l'inconscient qui présuppose une conception chosiste du psychisme

- La mauvaise foi comme méconnaissance qui procède de la conscience elle-même : elle est une conscience en porte à faux avec elle-même en se dissimulant ce qu'elle sait

3- L'examen des conduites de mauvaise foi permet de cerner ses conditions de possibilité

a- La mauvaise foi comme conduite défensive face à une situation difficile devant autrui, destinée à échapper à l'angoisse de sa liberté en déniant sa liberté et en se faisant croire qu'on a un être comme une chose

b- Les stratégies de mauvaise foi dans trois exemples de conduites de mauvaise foi :

- La jeune femme coquette confrontée au désir de l'homme avec lequel elle a un 1er rendez-vous

- L' homosexuel honteux de son homosexualité dans une société homophobe

- Le garçon de café exposé au regard des clients

c- La mauvaise foi est possible en raison même de la structure paradoxale de la conscience qui n'a pas l'identité d'un être, mais est un être "qui est ce qu'il n'est pas et n'est pas ce qu'il est".

Bibliographie :

L'Etre et le Néant, 1ère partie ("L'origine du néant"), chapitre 2 ("la mauvaise foi" pages 95 à 126), édition TEL/ Gallimard.


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Metaclassique #318 - Savonner

Dix ans après MeToo, les programmations de la scène musicale sont encore majoritairement masculines et les compositrices peinent à représenter plus de 5% des œuvres jouées ou éditées. Sur une idée de Lucie Prod'homme, remise des Zizis d'or pour récompenser les plus beaux efforts de non-mixité par Jean-Baptiste Apéré, Marianne Chauvin, Guillaume Kosmicki, Aliette de Laleu, Valérie Philippin et Alexandre Vallette. Une cérémonie enregistrée à La Générale avec la complicité de TT-node.


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L'Instant Philo - Une autre image des femmes dans la chanson française

                                                  Une autre image des femmes dans la chanson française

Hier, samedi 8 mars, c’était la journée internationale des droits des femmes. Jeudi 20 mars prochain à 18 heures, l’association de la maison de la culture du Havre organise une grande conversation sur les femmes photographes à la bibliothèque Oscar Niemeyer. Pour rester dans cette actualité, faire une émission sur les représentations assez décalées des femmes que l’on trouve dans la chanson populaire m’a paru judicieux. Une autre image des femmes apparaît, en effet, dans toute une partie de ce qu’on appelle la variété, bien loin des clichés habituels qui oscillent entre la femme, objet d’amour et de désir ou la manipulatrice perfide qu’on accable d’insultes. On ne sera pas étonné que ce soient souvent des chanteuses qui proposent une vision critique d’un certain patriarcat et qui nous montrent une image différente, quelque fois subversive, parfois jubilatoire, en tout cas plus libre, de la femme. Clara Luciani en est un bon exemple.

-          Chanson de Clara Luciani : « La grenade » 

https://www.youtube.com/watch?v=85m-Qgo9_nE )

Un peu de recul historique montre que les femmes sont présentes depuis bien plus longtemps dans la chanson qu’on ne l’imagine. Mais on a un peu vite oublié ces femmes qui se sont pourtant illustrées au moyen-âge dans cet art populaire. On a tous entendu parler des troubadours mais on redécouvre seulement depuis peu leurs acolytes féminines : les Trobairitz. Ces compositrices et interprètes étaient souvent des femmes nobles et instruites à l’exemple de la comtesse Béatrice de Die, né en 1140 et décédée en 1212, qui vivait en Provence. Ecoutons le poème en langue romane qu’elle a mis en musique dans lequel elle confie mélancoliquement sur ses amours contrariés

-          Chanson de Béatrice de Die : « A chantar », interprétée par l’ensemble Obsidienne https://www.youtube.com/watch?v=nT7vTGAYbLw

Pourquoi cet oubli d’artistes qui ne sont pas mineures ? Sans doute parce pendant toute une époque, on n’a pas ou plus pris vraiment au sérieux les artistes femmes.  Elles ont été reléguées à une place subalterne d’où elles étaient inaudibles. D’abord, elles ont dû assumer souvent bien seules, l’éducation des enfants et prendre le rôle, plus lourd qu’on l’imagine souvent, de mère. Linda Lemay rappelle toutes les contraintes qui ne laissent guère beaucoup de temps pour se consacrer à autre chose, de ce statut de mère souvent mal reconnu.

-          Chanson de Linda Lemay : « Une mère »

L’oubli de ce que les femmes ont pu apporter dans l’histoire repose surtout sur une infériorisation méprisante dont Brigitte Fontaine dresse ce constat avec une ironie mordante.

-          Chanson de Brigitte Fontaine : « Je suis la femme » (La côtelette) https://www.youtube.com/watch?v=zPycCVFXIsU

Brigitte Fontaine passe en revue divers clichés qui font de la femme un objet de décoration ou de consommation sur un ton volontairement sarcastique. Cela ne minimise pas, ni n’exclut d’ailleurs, une manière plus directe de dénoncer la violence contre les femmes. A chacune de mener le combat à sa façon. Dans la chanson « Ma souffrance», la rappeuse Diam’s a opté courageusement, il y a des années déjà, pour la dénonciation des violences conjugales souvent cachées et tues, en en faisant une description aussi réaliste qu’accablante.     https://www.youtube.com/watch?v=_4RitUJgxKE   

Dans un autre registre, Anne Sylvestre a su trouver les mots pour exprimer une condition féminine où mépris et violence se conjuguent. La  chanson « Une sorcière comme les autres » fait clairement référence à ces milliers de femmes persécutées et exécutées du XV au XVIIIe siècle en occident, sous prétexte d’actes de sorcellerie, plus sûrement parce qu’elles ne se pliaient pas aux normes sociales.   https://www.youtube.com/watch?v=TQLlIgj_LFQ

Dans ce mépris de la femme, il y a aussi évidemment la réduction à des stéréotypes physiques et sexuels que la chanteuse Mathilde dénonce avec colère.  

-          Chanson de Mathilde : le corps des femmes https://www.youtube.com/watch?v=Yo0oPggoZRw

Au demeurant, ce refus d’être réduit à un modèle de corps adapté aux critères normatifs de la beauté féminine et du regard masculin, ne conduit pas nécessairement au puritanisme dans le monde de la chanson. Et c’est heureux. Patachou, avec la très piquante chanson intitulée : « La chose ou les ratés de la bagatelle »  qui a été censurée en 1959 parce que jugée trop osée, propose une vision féminine et irrésistiblement caustique des performances masculines au lit

-          Chanson de Patachou : « La chose ou les ratés de la bagatelle »

Bien loin aussi de tout puritanisme, Dalida a pu chanter, bravant les tabous, l’aventure d’une femme mûre avec un partenaire bien plus jeune alors qu’il est plus coutumier de voir l’inverse : un homme plus âgé avec jeune femme.

-          Chanson de Dalida : « Il venait d’avoir dix-huit ans »

Parallèlement à la revendication d’une plus grande liberté des mœurs, on trouve chez certaines interprètes le souhait de sortir des stéréotypes genrés des comportements amoureux. Diane Tell porte ainsi une revendication d’une plus grande prise d’initiative des femmes dans la relation amoureuse dans une chanson intitulée « Si j’étais un homme »

-          Chanson de Diane Tell : https://www.youtube.com/watch?v=3PlTlHjg_P4

D’autres femmes expriment aussi la volonté de rééquilibrer les rapports amoureux et affectifs entre hommes et femmes. En amour, une femme peut ainsi revendiquer d’être aimée comme elle aime. Jean-Paul Sartre estimait que la personne qui aime sans attendre une vraie réciprocité est dans une position d’infériorité – voire de masochisme : pourquoi une femme supporterait-elle cette situation de déséquilibre, source de tourments ? C’est ce que Zaho de Sagazan exprime avec force :

-          Chanson de Zaho De Sagazan : « Suffisamment » 

Ce petit parcours du côté d’images déconstruites de la femme dans la chanson ne peut s’achever sans rappeler qu’une lutte est toujours à mener. C’est que, de nos jours, les Etats qui ne respectent pas les droits élémentaires des femmes sont malheureusement légion. La condition féminine reste encore, dans bien des situations, terrible et la violence ne cesse pas. Il semble dès lors opportun, pour conclure, d’écouter ou de réécouter « l’hymne des femmes », dans une version chantée par Mathilde.    https://www.youtube.com/watch?v=wLQsOqLxLcs