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Les Rendez-vous de Philopop : Vers un monde sans visage ?

Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 30 mai 2021

Vers un monde sans visage?



Masque sanitaire, gestes barrière, distanciation sociale, télé-travail, enseignement distanciel... Le monde à venir est-il appelé à devenir un monde sans visage?

Pourquoi nous semble-t-il si important de rencontrer les autres et de voir leur visage? Sommes-nous engagés dans un processus de désincarnation inquiétant ? Pour répondre à cette interrogation, nous nous demanderons:



1- Que faut-il entendre par visage: est-il la même chose que la face, la figure, le faciès ?

a- de la face au visage : l'originalité de la face humaine (la station debout libère à la fois la main et la face, voir Aristote (4ème siècle av. J.C) dans le traité Des parties des animaux, et aussi le paléontologue Leroi-Gourhan, Le geste et la parole, 1964)

b- l'étymologie du mot visage vient du latin «visus» qui désigne ce qui est vu. Le visage témoigne de notre humanité et de notre singularité. Il n'est pas réductible à la face qui est son support anatomique, ni à la figure qui est son vecteur d'expression. Il se caractérise par son expressivité

c- Pourquoi le visage peut-il être expressif? Il est une totalité perpétuellement en mouvement qui ne se réduit pas à la somme des parties de la figure. Ses expressions sont des signes qui donnent à voir des émotions, sentiments, pensées... . Un visage ne peut devenir expressif si l'individu est privé de toute communication (l'exemple célèbre de l'enfant sauvage, Victor de l'Aveyron)

d- Est-il possible de connaître l'intériorité d'un homme en observant les traits et les expressions de son visage ? : de l'impression première produite par un visage (exemple de Montaigne dans Essais III, chapitre 12 «Sur la physionomie») au projet d'une «science» du visage (= d'une «physiognomonie») qui prétend établir le caractère d'un homme à partir de l'observation des traits de son visage, et à celui des « théories raciales » qui prétendent établir son type racial. Ces prétendues théories réduisent le visage à la face et à la figure.



2- La négation du visage comme négation de l'humanité

Priver un homme de son visage, c'est nier sa singularité d'homme et s'autoriser à le détruire. Voir le film Monsieur Klein de Joseph Losey, l'exemple de l'exposition «Le Juif et la France» de 1941 ; les témoignages des déportés rescapés sur les camps de concentration et d'extermination (Primo Levi, Si c'est un homme, Robert Antelme, L'espèce humaine)



3- Le mystère du visage

a- « La meilleure manière de rencontrer autrui, c'est de ne même pas remarquer la couleur de ses yeux » (Levinas, Ethique et infini, 1981)

b- «L'accès au visage est d'emblée éthique» : il est à la fois appel au meurtre et injonction de ne pas tuer. La barbarie exterminatrice s'accomplit d'autant plus facilement qu'elle prive les victimes de leur visage

c- Le danger d'un effacement des relations humaines par le moyen des nouvelles technologies (le numérique)

Bibliographie :

Montaigne, Essais livre III, chapitre 12, Sur la physionomie

Primo Levi, Si c'est un homme ; Robert Antelme, L'espèce humaine

Emmanuel Lévinas, Ethique et infini


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Metaclassique : Susciter

Pour prétendre répondre aux attentes des auditeurs, faut-il les connaître. Pour être complètement sûr de couvrir les attentes des auditeurs, autant les cerner, les prévoir et, pour encore plus d’efficacité, en décider à leur place. Ou alors : si nous écoutions la radio en préférant s’attendre à tout, faudrait-il méthodiquement commencer par ne s’attendre à rien ? Et si c’était même le meilleur moyen de s’attirer l’attention de tous ceux qui, pour être sûr d’y trouver beaucoup plus que ce qu’ils veulent, se gardent d’attendre de la radio quoique ce soit de trop précis, faut-il imaginer comment faire une radio qui ne présuppose rien de l’état des attentes des auditeurs potentiels.

Alors que l’année 2021 voit la célébration du centenaire de la radio et du 40è anniversaire de la légalisation des radios libres en France, une question reste totale : faut-il que la radio sache à qui elle parle, c’est-à-dire cerne l’auditeur, au point d’elle-même en définir le profil ? Quelle forme prendrait la radio, de quelle manière pourrait-on programmer la musique et parler sur elle, si l’auditeur qu’elle induisait était mobile et n’était donc plus au lieu indiqué par la manière si majoritairement directionnelle, pour ne pas directive, dont la radio s’adresse à lui ? Pour faire l’expérience d’une radio qui suppose un auditeur libre, ouvert, à l’imaginaire en mouvement, les étudiants du cours d’audiodramaturgie de Marion Chénetier à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm à Paris se sont prêtés, pour Metaclassique, à une composition radiophonique originale. Un travail réflexif qui pourrait démarrer par un aboutissement possible : une causerie de 1949 de Gaston Bachelard, sur la rêverie suscitée par la radio.

Avec les voix et les créations de Zoé Brioude, Heiata Julienne-Histat, Capucine Porphire, Mathias Boussemart, Ondine Simonot, Hélène Desy, Alexandra Brouillet Alice Hoggett, Fanny Holland, Cloé Calame, Lisa Martinez*, Morgan Morcel et Gaston Bachelard.
*étudiante de l’EBABX

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.


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Musiculte - S02E06 : La "Pink Floyd Story" - French Floyd

Musiculte Saison 2 - "Pink Floyd Story episode 6 « French Floyd »

Morceaux entendus :
Jingle d'intro : Chronicle (2020) de Janssy "Slamourton
- extrait "Green is the colour" live à Saint Tropez (album "The Early years - Devi/ation (1970)", 2016)
- extrait "Shine On You Crazy Diamond (son bootleg, capté en 1988)
- extrait "Interstellar Overdrive" (disque "Overdrive Trio", 2008)


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Kitsch et Net : avec Paul Galiana

Tandis que la page de l’enfermement se tourne (on l’espère définitivement), apposons un « Marque-page » sur cette liberté retrouvée cette semaine dans nortre émission ! Tel est le titre du nouvel EP de notre invité Paul Galiana, qui fait son retour dans l’émission, en vedette cette fois…

Guitariste émérite et efficace pour de nombreux artistes, il donne ici de la voix de façon rythmée et harmonique. Et vous le prouvera même en live, après avoir accompagné plusieurs chanteuses dans Kitsch et Net comme mari Dauphin, Cat Loris, Marine Williamson ou Armelle Yons… qui le lui ont bien rendu !

Enfin, de la pop britannique au programme de la videoKITSCH avec le groupe Bananarama et son tube : Cruel Summer.

Ces trois chanteuses anglaises habillées en homme marqueront la pop du début des années 80 dans la lignée de Madonna. Des voix à l’unisson qui seront leur marque de fabrique, de l’audace dans la production et un tournage à New York pour le clip.